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Taekwondo aux JO 2024 : Althéa Laurin, l’étoile montante et championne olympique

D’un simple malentendu peuvent naître de prodigieux parcours. Comme celui de la taekwondiste française Althéa Laurin, victorieuse en finale olympique des plus de 67 kg, samedi 10 août au soir, sous une nef du Grand palais qui ressemblait à la coupole du Planétarium avec une nuée de téléphones portables dont la lampe était allumée, parmi les spectateurs, pour saluer l’apparition de cette nouvelle étoile.
Car l’athlète longiligne et explosive (1,84 m pour 73 kg) se destinait au karaté, avant que sa timidité – ou le destin – n’en décide autrement. « Ma mère voulait que je fasse du karaté pour gagner en assurance, expliquait-elle il y a quelques mois au Monde. Mais lorsque je suis arrivée pour m’inscrire au cours de karaté, à Epinay-sur-Seine [Seine-Saint-Denis], je parlais tellement bas que l’animateur n’a pas compris ma demande, il a juste saisi que je voulais faire un art martial et m’a inscrite au taekwondo. J’ai donc commencé ce sport par des jeux, des étirements, sans connaître la différence avec le karaté, ça m’a beaucoup plu, je suis restée. » La native de Saint-Denis avait alors 7 ans Elle en a aujourd’hui 22 ans et réalise un rêve plus grand qu’elle.
En s’imposant face à l’Ouzbèke Svetlana Osipova, tenante du titre mondial des plus de 73 kg en 2022, la Martiniquaise qui porte un prénom de « fleur que [ses] parents trouvent jolie » – un hibiscus qui pousse aux Antilles – conforte son statut de numéro un mondiale de sa catégorie et la progression observée ces dernières années. Championne du monde en 2023 à Bakou, en Azerbaidjan, championne d’Europe en mai à Belgrade, en Serbie, la licenciée au club d’Asnières (Hauts-de-Seine) devient championne olympique, à Paris.
Althéa Laurin apporte à ce sport de combat, resté longtemps dans l’ombre du judo français, discipline au palmarès plus prolifique, la médaille d’or qui lui faisait défaut depuis son introduction dans le programme olympique à l’occasion des Jeux de Sydney, en 2000.
Le taekwondo a rapporté au moins une médaille à chaque édition depuis lors (dont une de bronze pour Althéa Laurin aux Jeux de Tokyo en 2021), « mais quand j’ai vu qu’il n’y avait pas encore de médaille d’or, je me suis dit, c’est ma mission », a-t-elle raconté après la cérémonie protocolaire, suivi par un public reconnaissant et tonitruant. « Cela faisait vingt-quatre ans que l’on courait après ce titre et il est enfin là, à la maison, au Grand Palais », s’est ému Pascal Gentil, double médaillé de bronze aux Jeux de Sydney puis d’Athènes en 2004.
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